Le bien et le mal à 7 ans

Avoir un enfant en bas âge est fatiguant mais facile. Même si ma fille peut être très pénible, colérique, déterminée, têtue, elle va s’arrêter. Je suis cette maman qui la regarde se jeter par terre et faire sa colère, j’attends qu’elle finisse, nul besoin d’aller dans la surenchère, quand elle est calmée elle va au coin, sur la marche. 





Mon grand était un bébé/jeune enfant beaucoup plus calme, les difficultés ont commencé cette année (7 ans) je suis devenue une maman qui crie. 



Je suis formellement contre la fessée, la tape sur la main ou toute forme de violence. Il m’est arrivé deux fois cette année de violenter mon fils (tapes sur le bras) et j’en ai été malade, vraiment. Je répondais à sa colère par de la violence, quel exemple ?  J’étais fatiguée, énervée, agacée…
J’étais devenue cette maman qui crie trop souvent et qui pouvait déraper, hors de question, jamais. C’est non négociable. Avec Dieu Papa nous n’avons pas de principe éducatif sauf celui-là : pas de fessée, pas de violence. Je ne supporte pas ça, mes amies le savent et nous n’en discutons pas, c’est un peu comme la politique ou le racisme, je ne suis pas du tout tolérante et n’accepte pas d’être contrariée sur certains sujets.

Bref, j’ai pu constater que mon fils devenait ce garçon irritable, têtu, colérique… en clair il me ressemblait. Je n’étais plus la même maman. On a ré affiché les règles partout et petit à petit les choses sont rentrées dans l’ordre. Il n’obéit pas au doigt et à l’œil, je dois lui répéter 10 20 30 fois les mêmes choses, sa chambre n’est pas bien rangée mais il va bien. Demain il est puni de tablette car il m’a fait répéter de trop nombreuses fois les choses. Je n’ai pas eu besoin de crier, j’ai annoncé la punition,  il va rougner mais s’il râle trop elle sera prolongée.

Il joue au foot, il a été violenté mercredi  par deux autres joueurs en fin d'entrainement et ces deux « mauvais » garçons se sont moqués de lui. Son papa lui a conseillé de se défendre, j’ai refusé catégoriquement. À 7 ans dans un cadre scolaire ou sportif les adultes doivent assurer la sécurité des enfants. Je lui ai dit que s'il y a une prochaine fois  il doit s’en référer aux adultes comme il le ferait à l’école. Il a compris et était rassuré. Son papa lui a expliqué que les deux garçons en question étaient habitués à la violence chez eux et qu’ils ne savaient pas communiquer autrement. J'ai trouvé ça d'une infinie tristesse, comment est-ce possible à 7,8 ou 9 ans de ne pouvoir s'exprimer que par la violence? Cela m'a rappelé une étude réalisée en prison qui démontrait la corrélation entre le vocabulaire d'un détenu et son niveau de violence. Si l'on n'a pas les mots, ou la capacité d'exprimer ses émotions, la violence prend le dessus. C'est raccourci mais le fond est vrai. 

Je réalise que tout se joue maintenant. Il évolue dans un environnement préservé et grandir signifie aussi découvrir les différences comportementales dans un groupe, que cela soit en classe ou dans le sport.

Tout à l’heure dans la voiture il m’a  donné le surnom attribué à un camarade de classe de petite taille, j’ai trouvé ça méchant et je lui ai rappelé le mal qu'il avait ressenti au foot.
Vendredi il était tout fier de me dire qu’il avait déjeuné d’un simple bol de riz pour le Carême (avec d'autres copains d'école) alors que d'autres camarades mangeaient des frites sous leurs yeux. Je suis athée mais je respecte sa foi, comme celle de son papa. Il a choisi tout seul le bol de riz (il n'y avait même pas de  sauce tomate maman), sans nous consulter.

À 7 ans il oscille tous les jours entre le bien et le mal, ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Il peut être mauvais joueur, menteur, mal élevé et à la fois généreux, sensible et soucieux du bien-être des personnes qui l’entourent.

Il a soif de liberté mais a besoin de règles. J'apprends encore tous les jours à être sa maman, à repenser ses droits et ses devoirs, à espérer de tout mon coeur qu'il devienne un homme bon et fiable doté de l'intelligence du coeur.

Nous avons la chance, pour le moment, qu'il nous avoue toutes ses bêtises: les mignonnes (tétine de sa soeur planquée...) et les plus difficiles à entendre (mensonges...). Il prend son temps, intériorise et nous confie une partie de ses pensées. 

Petit il avait un grand besoin d'équité, de justice, il ne comprenait pourquoi ce n'était pas pareil "ailleurs" qu'à la maison, sa soeur est arrivée, il a fallu aussi qu'il assimile que chaque enfant est différent et que les parents ne peuvent agir tout le temps pareil avec les deux, surtout avec des caractères opposés.

Je le vois changer, réfléchir, préméditer ses bonnes actions (et les mauvaises). Je ne peux pas sécuriser son univers, l'extérieur et j'en suis contente, il apprend la vie, comme elle est en "vrai", pas toujours belle et pas toujours douce. Être empathique à 7 ans ce n'est pas facile.

Un billet décousu mais je voulais laisser une trace de cette délicate période de changements où mon premier bébé quitte le monde de l'enfance. Dieu Papa n'est pas parfait, moi non plus (loin de là) mais chaque jour je réalise la chance que j'aie de partager l'éducation de nos enfants avec lui. J'espère que notre fils saura, au fur et à mesure, devenir un homme bon.

 


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Commentaires

  1. Je suis entièrement d'accord avec toi sur la violence sur les enfants et je me rends souvent compte à quel point je suis conditionnée par mon éducation et à quel point je dois parfois me contraindre à ne pas avoir ce réflexe. J'ai parfois donné de toutes petites tapes sur les mains, peut-être deux ou trois fois, mais chaque fois ça m'a traumatisé bien plus que Suzanne.
    Par contre, je t'avoue que j'ai un vrai problème avec le fait de rendre les coups ou pas. Quand j'étais petite, je ne le faisais pas et j'étais parfois violentée à l'école pour diverses raisons, pas toujours très claires d'ailleurs. Le jour où j'ai décidé de moi-même de répondre pour me défendre (jamais pour attaquer quand même), on m'a enfin fichu la paix. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire, mais c'est une grosse question pour moi et je ne sais pas du tout ce que je dirai à ma minette quand l'heure sera venue :/
    Mais ton petit garçon est intelligent et on a surtout l'impression qu'il cherche à comprendre ce qui lui arrive dans ce que tu en dis. Et ce n'est pas facile pour nous ces moments là (Suzanne a beaucoup embêté son papa depuis deux semaines en prévision de son anniversaire qu'elle appréhendait un peu apparemment ;) )

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    1. À la maternelle, même encore l'année dernière je disais toujours à mon grand de ne jamais commencer mais de se défendre... SAUF que j'ai pu constater que même chez les enfants il y a toujours des fous, et je n'ai pas envie qu'il arrive quelque chose de très grave à mon garçon, alors lorsqu'il peut/doit demander à des adultes d'intervenir je tiens à ce qu'il le fasse. Suzanne va arrêter d'embêter son papa, ses 2 ans ont été dignement fêté, elle n'a plus qu'à profiter. ♥ des bises ♥

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  2. Je plussoie bien évidemment et te lire me renvoie à mes proposées tâtonnements de l'année dernière. Il n'est pas si facile ce cap des 7 ans. Mais comme il est gratifiant aussi de voir qu'ils sont notre avenir et que justement grâce à ce cadre, ce bain de bienveillance dont ils bénéficient avec nous ils sont à même de comprendre les différences entre bien et mal, entre encouragements et moqueries, entre colères et violences...
    Oui c'est épuisant. Parfois ça fait mal aussi de voir à quels points nous ne pouvons pas les protéger tout à fait de l'extérieur. Mais leur faire confiance, nous faire confiance...
    Moi je l'aime bien ce billet décousu ! Comme ma réponse quoi 😜😜😂
    Gros bisous 😘

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    1. 7 ans marque un vrai changement, ce n'est pas l'âge de raison pour rien. J'ai vu mon grand changer et quitter le monde innocent de la petite enfance. C'est exactement ce que je lui disais, il y a une différence entre la colère et la violence, je lui ai demandé comment il dessinerait la colère: un monstre avec la bouche ouverte et la violence: une bagarre, une arme...Mais sur le moment pas facile de savoir gérer. Je te rejoins pour l'extérieur: apprendre à leur faire confiance et à accepter aussi qu'il n'est plus un petit enfant innocent sans une once de méchanceté... On a tous une part plus obscure...
      Ta réponse me plait beaucoup, un grand merci ♥

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  3. Je ne sais pas trop comment répondre aussi même si ça me parle. Je t'admire. Je trouve que je crie bcp en ce moment. Il m'est arrivée aussi de donner des fessées. Je déteste et je m'en veux terriblement quand ça arrive (pas depuis longtemps heureusement). Je confesse aussi qu'on a déjà poussé notre fille à se défendre, à la crèche ou à la maternelle (en plus !) parce qu'elle était attaquée par les mêmes gamins et que les adultes n'étaient pas toujours au taquet. Et ça a plutôt bien fonctionné (pas bien !!!).
    Bref... <3

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    1. Oùlà ma belette, il n'y a rien à admirer chez moi, quand je vois ta grande, si douce, si empathique, si gentille ♥♥ Je tenais le même discours en maternelle, mais cela restait gentillet, aujourd'hui les enfants grandissent très vite et les choses peuvent déraper plus facilement, après il a son propre caractère et son instinct, je crois qu'il ressent très bien les choses lorsque la situation, l'enfant ne correspondent pas à son cadre de référence, il apprend, à ses dépends, que l'humain n'est pas que bonté, loin de là. Enormes bisous

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  4. que d'amour et que de convictions partagées dans ce billet <3

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  5. Je n'ai aucun doute sur le fait que ton (votre) fils deviennent un homme bon qui respecte les autres. La confrontation à la violence est un apprentissage qu'on aimerait leur éviter mais c'est quasi-impossible. On ne peut que tenter de leur donner les clés pour résoudre ces situations conflictuelles.
    Bises

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