Lira bien qui lira le dernier



Après avoir dévoré Julip de Jim HARRISON, j'ai enfin terminé les 128 pages de mon premier livre du Prix des lectrices-amies. J'ai commencé mes lectures par 

Lira bien qui lira le dernier, lettre libertine sur la lecture


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Quatrième de couverture :

La fin du livre ? On l’annonce pour demain depuis le berceau des incunables. S’adressant à une lectrice (imaginaire) qui s’inquiète de l’avenir de la lecture, Hubert Nyssen, fort de sa double expérience d’écrivain et d’éditeur, passe au tamis, avec humeur et humour, les craintes, les espérances, les prévisions et les prophéties qu’inspire le spectre continuellement brandi de la crise du livre. D’autres plumes, sur ce sujet, eussent été sentencieuses, moroses ou usurpatrices. De la sienne, l’encre a coulé de source.


Qui ?


Hubert NYSSEN est le fondateur des éditions Actes Sud. Il est aussi écrivain. Il est mort en 2011.
Sa bibliographie

Quoi ?


Hubert NYSSEN écrit une lettre à Mademoiselle Esperluette, lectrice imaginaire.

Il rappelle tout d’abord ce qu’est selon lui la lecture. Elle  est « une passion et que vaudrait une passion sans mystère ».

C’est sur ce mystère qu’est construit ce livre, quel est son avenir ? Est-il vraiment en crise ?

Il tient à séparer la lecture et le livre de l’écriture. A ses yeux c’est elle la créatrice, c’est sur elle que repose le livre. Sans elle rien n’existerait.

Il explique aussi que la société de consommation, incarnée par les publicitaires s’en empare, au détriment du pouvoir des mots. Qu’importe le sens pourvu que cela soit lucratif.

Il n’aime pas les Prix littéraires, est nostalgique des émissions présentées par Bernard PIVOT. L'échange, la lecture étant relayés en troisième partie de soirée au profit d'émissions générant d'avantage d'audimat, ce dernier étant le leitmotiv des producteurs, le livre se retrouve réservé aux insomniaques.

Inquiet par l’impact de la technologie sur le livre il tempère en rappelant que le DVD n’a pas éradiqué le cinéma.
Il s'inquiète des bibliothèques publiques. 
Il rêve qu'au nom du principe de subsidiarité et au titre de l'exception culturelle le livre sorte de l'économie de marché, qu'une "république des livres" émerge en réponse à la mondialisation dont le triste reflet est la vente par millions de best-sellers internationaux sans fond.

L’optique mercantile de gros éditeurs étouffe l’intérêt collectif, la lecture.

Hubert NYSSEN est amoureux du livre, de l'objet, pour lui ce dernier est sensuel, il doit être touché et la lecture savourée.
Hubert NYSSEN est amoureux des mots, et refuse que ces derniers ne soient que des prix, prix littéraires, prix affichés sur des produits d'appel et souhaite que les mots restent nobles.
Pour nous illustrer ses propos, tel le parfait publicitaire, sa lettre regorge de références littéraires, nullement tirées des Goncourt. Il appelle la mémoire littéraire du lecteur, Giono, Sartre, et beaucoup d'autres publiés chez Actes Sud. Ils ont certainement recopié avec soin la page de leur livre préféré afin de comprendre le sens propre de l'écriture.
Il remercie les femmes d'être de si fidèles lecteurs, il pense que si ces dernières occupaient des responsabilités dans le monde de l'édition il y aurait moins de spéculation, il les juge plus fidèles, moins versatiles, aimant le livre et non pas l'argent qu'il génère.

Ce que j'ai préféré

J'ai aimé le passage (p.65-66) où selon lui la lecture n'est pas accessible à tous, et elle dépasse le livre. Même si on offrait les livres seule l'éducation conditionne, selon lui, la lecture.
L'éducation reçue ("particulière ou sociale")  permet de savoir lire, ou au contraire, en engendre le rejet. L'alphabétisation ne suffit pas.

Adepte de romans, j'aime qu'un livre me raconte une histoire, me permette de rêver. Celui-ci documente, renseigne, il me rappelle  des cours de philo sur la création, la société. Il est petit, bizarrement construit mais le fond renvoie aux questions actuelles liées à l'édition, la lecture numérique . Une base pour initier une réflexion qui devait être collective, sur le livre, en tant que don, leg, objet précieux qui permet d'apprendre à lire autrement.


Je participe au Prix des lectrices-amies

prixdeslectrices

Commentaires

  1. J'ai trouvé très intéressant ce livre. Il amène beaucoup de questions :)

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    1. Oui, et pour voir qu'il a été écrit il y a quelques années il est toujours d'actualité!

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  2. Je ne connaissais pas du tout ... merci pour cette critique qui me donne bien envie de le découvrir..

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    1. Je l'ai découvert via la blogosphère et le Prix des lectrices-amies, raison de plus pour passer des heures à errer sur le net ;)

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  3. (il veut pas saisir mon commentaire le bougre, bon je recommence) Je participe également au Prix des lectrices et c'est ce livre qui m'a le plus attirée. Je vais donc certainement commencer par lire celui-là!

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  4. J'ai beaucoup aimé ton article. Une autre approche très incitative. <3

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  5. P.S. - le lien de mon article est sur le Prix des lectrices... :-)

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